VIDÉO - "Risque inacceptable" : pourquoi TikTok est visé par une vague d'interdictions

par Y.R. avec AFP
Publié le 28 février 2023 à 7h53

Source : TF1 Info

TikTok est perçu comme "une menace" pour la sécurité.
Les États-Unis ont ordonné, lundi 27 février, à tous les employés des agences fédérales de désinstaller l'application de leurs appareils sous 30 jours.
La semaine passée, la Commission européenne avait annoncé une mesure similaire.

TikTok fait face à une vague d'interdictions. Le 23 février dernier, la Commission européenne avait annoncé bannir le réseau social chinois sur tous les appareils professionnels de son personnel. Une mesure restrictive prise à titre préventif afin de "protéger" les données de l'institution, en raison de soupçons d'espionnage au profit de Pékin. Les fonctionnaires et les employés ont ainsi été invités à désinstaller l'application au plus tard le 15 mars. Un exemple que vont suivre le Canada et les États-Unis, où plus de la moitié des États avaient déjà prohibé la plateforme au sein de leurs administrations. 

Les agences fédérales américaines devront s'assurer que leurs appareils ne sont plus dotés de TikTok sous 30 jours, a ordonné, lundi 27 février, le Bureau de la gestion et du budget (OMB) à la Maison Blanche. Cet ordre est pris en application d'une loi votée fin décembre et ratifiée par le président Joe Biden. Dans un mémorandum, la directrice de l'OMB, Shalanda Young, a demandé aux agences gouvernementales de "supprimer et d'interdire les installations" de l'application de vidéos sur les appareils leur appartenant ou gérés par elles, et d'"interdire le trafic internet" depuis ces appareils vers l'application.

"Un niveau de risque inacceptable"

L'interdiction, valable pour tous depuis 2020 en Inde, ne s'applique pas aux entités américaines ne dépendant pas du gouvernement fédéral, ni aux millions de particuliers qui utilisent le réseau social chinois. Mais l'Union américaine pour les libertés civiles (ACLU) a déploré la nouvelle loi, en estimant qu'elle revenait à "interdire effectivement TikTok". "Le Congrès ne doit pas censurer des plateformes entières et priver les Américains de leur droit constitutionnel à la liberté de parole et d'expression", a dénoncé Jenna Leventoff, conseillère politique principale de l'ACLU. "Nous avons le droit d'utiliser TikTok et d'autres plateformes pour échanger nos pensées, nos idées et nos opinions avec des personnes du pays et du monde entier."

L'application, détenue par l'entreprise chinoise ByteDance, n'est aussi plus la bienvenue au Canada. Les gouvernements d'Ottawa et du Québec ont interdit son utilisation, à partir de 28 février, sur les téléphones fournis au personnel. Une décision motivée par "le niveau de risque inacceptable" pour la vie privée et la sécurité. "Les méthodes de collecte de données de TikTok donnent un accès considérable au contenu du téléphone", a indiqué la présidente du ministère du Trésor, Mona Fortier. "Nous n'avons aucune raison de croire pour le moment que des renseignements du gouvernement ont été compromis."

Avec plus d'un milliard d'utilisateurs actifs dans le monde, TikTok pointe à la sixième place des plateformes sociales les plus utilisées, selon le dernier rapport de We Are Social sur l'évolution du numérique, publié au mois de janvier. L'ultrapopulaire plateforme de vidéos courtes et virales est de plus en plus scrutée par les Occidentaux, qui craignent que Pékin puisse ainsi accéder aux données d'utilisateurs du monde entier. TikTok avait reconnu, en novembre 2022, que certains employés en Chine pouvaient accéder aux données d'utilisateurs européens, avant d'admettre en décembre qu'ils avaient utilisé ces données pour traquer des journalistes. Néanmoins, ByteDance nie tout contrôle ou accès du gouvernement chinois à ses données.


Y.R. avec AFP

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